La touchante histoire d'un journaliste Afghan, arrivé il y a peu dans l'Avesnois

4 mai 2017 à 10h00 par Thibaut Paquit

CANAL FM

Il a quitté son pays sous la menace des Talibans.

C'est le genre de rencontre que l'on ne peut pas oublier. Au détour de notre reportage sur des apprenants au métier de journaliste, nous avons évoqué la liberté de la presse dans certains pays du Maghreb. Des habitants comme Reda ou Brahim, d'origine Marocaine, nous ont décrit cette liberté fondamentale durement ciblée lorsque le roi Hassan II était au pouvoir : "Il ne fallait pas le contrarier. Nous pouvions être emprisonnés à vie", nous explique Brahim. Autour d'eux, se trouve Ali*, qui après un tour de table, raconte sa vie d'avant. Ali* était photographe au Nord de l'Afghanistan, dans la région de Kondoz. Le conflit sur place, avec les Talibans qui reprennent du terrain depuis quelques mois, a été terrible pour Ali*. Le jeune homme a dû enterrer quatre membres de sa famille, assassinés par les Talibans. Avec son statut de journaliste, il était ciblé, plus que n'importe qui. Sous la pression, il a fui son pays, "J'avais avant cela une vie épanouie. Du jour au lendemain, j'ai quitté mon pays. Il devenait trop dangereux. Il a fallu que je passe par la Grèce pour arriver jusqu'ici".

Il a traversé l'Iran, la Turquie, l'Allemagne, avant d'atterir il y a peu, à Louvroil. Aujourd'hui, le jeune homme a pu regoûter à une certaine liberté au sein du centre d'accueil et d'orientation, "Je tente de regoûter à la vie. Je regarde les informations tous les jours, pour continuer à rester informé sur mon pays et je tente de maitriser le français. Cela va me prendre du temps. Je veux prendre mon temps". Problème supplémentaire pour les réfugiés originaires d’Afghanistan : comme leur nation n’est plus considérée comme un pays en guerre, très peu d’entre eux obtiennent l’asile. Pour le moment, Ali* tente de se créer un réseau de connaissance ici, grâce aux ateliers de l'Association Mots et Merveille. 

* : nous avons modifié son prénom