Hautmont : des précisions sur le féminicide du nouvel an 

Publié : 3 janvier 2025 à 14h23 par Paul Schuler

Ce drame s’est produit à Hautmont durant la nuit de la Saint-Sylvestre : la victime, Isabelle Mortaigne, avait 51 ans. Elle exerçait le métier d’aide à domicile au sein de l’AMF-AD, à Maubeuge. Son corps a été retrouvé dans la chambre de sa fille, recouvert d’ecchymoses. Lors de sa garde à vue, l’auteur présumé des coups, Dimitri, son compagnon, a évoqué une dispute qui a dégénéré, sur fond de suspicion d'infidélité, a tenu à préciser le Parquet de Valenciennes ! 


La procureure de la République tient d’ailleurs à indiquer qu'une main-courante avait été déposée par Dimitri, le 6 décembre dernier, auprès du commissariat de Maubeuge, pour « soupçon d’adultère ». Par ailleurs, le 11 décembre dernier, les policiers étaient déjà intervenus au domicile du couple, car « le mis en cause avait exprimé la volonté de mettre fin à ses jours ». A ce moment-là, il demeurait injoignable », selon le parquet de Valenciennes.


Ce couple avait 2 enfants : une fille de 24 ans, aide-soignante qui vivait encore chez ses parents et un fils de 19 ans, bientôt marié. Hier, plusieurs de leurs amis ont décidé d’ouvrir une cagnotte en ligne (cliquez ici) pour les aider à offrir à leur mère un enterrement digne de ce nom.


Qui est Dimitri, le compagnon d’Isabelle Mortaigne ?


Le mis en cause est âgé de 49 ans. Soudeur en Belgique, il avait perdu l’an dernier son emploi, point de départ de sa descente aux enfers selon des proches interrogés par nos confrères de « La Voix du Nord ». Avant de s’isoler et de se renfermer sur lui-même, Dimitri était présenté comme quelqu’un de « bienveillant ». Il s’était beaucoup investi auprès des jeunes de l’AS Hautmont, le club de football de la ville. On rappelle que c’est lui qui a prévenu les secours, le 1er janvier, vers 3h du matin, en leur indiquant qu’il venait de faire une bêtise... 


La ministre Aurore Bergé critique la communication du Parquet


Invitée ce vendredi matin par nos confrères de France Inter, Aurore Bergé, la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a vivement critiqué ce communiqué de presse du Parquet de Valenciennes, qui indiquait, notamment que l’auteur présumé des coups « soupçonnait sa compagne d’adultère ». Elle a ainsi déploré dans « que dans un communiqué de presse officiel, on puisse mentionner la vie supposée de la victime » et d’ajouter « je trouve que ça arrive trop souvent » !


Aurore Bergé estime que l’information sur les suspicions d'infidélité de la victime n’avait pas sa place dans le communiqué de presse du parquet de Valencienne, pas dans un tel contexte, ni pour un crime de cette nature : « on n'interroge jamais le passé de la victime. Peu importe son passé, ce qu’elle ait fait ou ce qu’elle n’ait pas fait, ce qui compte, c'est qu’elle a été assassinée, ce qui compte, c'est de comprendre comment ça a été rendu possible dans notre société, qui a agi, qui n’a pas agi, qu’est-ce qu’on peut améliorer et ce que l’on peut renforcer  » a-t-elle précisé sur les ondes de France Inter.


Aurore Bergé a aussi indiqué s’être entretenu longuement avec le maire d’Hautmont et avec les employeurs d’Isabelle. Elle se rendra d’ailleurs dans les prochains jours à Hautmont, pour rendre hommage « à cette femme dévoué », qui depuis plus de 20 ans, exerçait son métier d’aide à domicile. En se rendant à Hautmont, la ministre souhaite « comprendre, écouter et surtout agir » !