Hautmont/Maubeuge - Alain, au chevet d'un SDF depuis 27 ans, lance un appel aux dons pour le sauver

Publié : 13 février 2018 à 16h05 par Thibaut PAQUIT

Crédit : Thibaut PAQUIT

Âgé de 85 ans, le SDF que l'on appelle " Grelo " (photo ci-dessous, floutée) vit dans une maison de 40 m2, sans eau, ni électricité

 Il a décidé en fin de soirée à l’été 1990 de venir à sa rencontre pour ne plus jamais le quitter. Alain Bricout, 50 ans, Maubeugeois de naissance, s’est lié d’amitié avec un SDF. Une Amitié de plus de 27 ans maintenant. Ce jour-là, sur l’Espace Rive Gauche de Maubeuge, un lien très fort s’est noué avec « Grelo », le nom donné par les Médecins à ce SDF aujourd’hui âgé de 85 ans, « Il ramassait des mégots de cigarettes. Je lui ai d’abord proposé une cigarette, plusieurs, un paquet, une cartouche … De là, on a beaucoup discuté. Et il se trouve que c’est un homme extrêmement intelligent » présente Alain Bricout.


« Grelo » s’est retrouvé à Maubeuge après une rencontre qui a mal tourné. Sans nous préciser quoi, où, quand ni comment, il aurait subi des tortures, « On peut remarquer que son corps est très meurtri » nous dit Alain Bricout. La seule chose que l’on sait est qu’il est né au Japon et qu’il est arrivé à Maubeuge après un passage en Belgique. Aujourd’hui, « Grelo » vit dans un logement ou plutôt abri à Maubeuge, grâce à l’aide d’Alain Bricout « C’est une petite maison. À l’intérieur, c’est presque un dépôt. Il n’y avait pas d’eau, pas d’électricité, pas de chauffage. À l’époque, il a accepté d’y vivre. Je lui apporte du gaz l’hiver pour ne pas qu’il meurt de froid, ainsi que de la nourriture. Il me fait une liste et je fais le nécessaire ».


 


« Il est mal en point. J’ai peur qu’il ne passe pas l’hiver prochain », Alain Bricout


 


Son statut de sans domicile fixe, il l’a choisi, « Il a toujours donné de faux noms, comme récemment lorsqu’il a été hospitalisé. C’est pour cela qu’il ne va jamais aux Restos du Cœur, qu’il ne fait pas de démarche pour toucher le RSA » nous explique Alain Bricout. Aujourd’hui, Alain Bricout, qui travaille dans une agence immobilière à Hautmont, lance une collecte de fonds sur Facebook afin de lui donner de meilleures conditions de vie « Les gens me diront : pourquoi ce n’était pas possible avant ? Il n’avait pas les conditions de santé d’aujourd’hui. Il se contentait de peu. Il a toujours voulu vivre secrètement, loin de tout ce qui lui est arrivé. Il mérite d’avoir une fin de vie beaucoup plus que correcte.  Malheureusement, il est mal en point. J’ai peur qu’il ne passe pas l’hiver prochain ».



Aujourd’hui, Alain Bricout est confiant : trois entreprises lui ont donné son accord pour refaire complètement l’intérieur de la maison avec l’idée que « Grelo » ne vive plus dans le noir d’ici quelques semaines. « Grelo », quelqu’un qui compte aussi, dans sa vie, « Ma femme, mon fils, on l’appelle Papi. À chaque fois qu’il me voit, il me dit : « Vous me sauvez la vie ». Je lui apporte juste ce que tout le monde doit faire à un moment donné. Il n’a pas jeté du jour au lendemain ses papiers pour rien, c’est qu’il y avait une raison. Avec cette aide, je dis juste que si on donnait le minimum à ces gens, il n’y aurait aucun SDF en France ».