Un Tiers-Lieu Numérique au Coeur de l'Avesnois : Quels sont vos besoins ?

Publié : 28 mars 2018 à 18h38 par Delphine Hernu

Crédit : Delphine Hernu

L'Ancien Palais de Justice deviendra-t-il un Palais du Numérique ? L'édifice est pressenti pour accueillir un Tiers-Lieu Numérique.

Un sondage à partir d’Avril pour connaître vos besoins, vos attentes


A Avesnes-sur-Helpe, l’Ancien Tribunal de Grande Instance, bâtiment du XIXième siècle, deviendra un tiers-lieu numérique professionnel avec un espace de co-working, des bureaux privatifs, des salles de réunion, une connectivité haut-débit, un fab-Lab, des services de visioconférence pour réunion ou formation. Un lieu destiné aux salariés, travailleurs indépendants, porteurs de projets, étudiants et même touristes mais aussi aux couveuses d’entreprises, aux TPE avec des services mutualisés (conciergerie, lieu de livraison, outils numériques). Le projet est porté par la Communauté de Communes Cœur de l’Avesnois qui pour connaître les besoins du territoire, a fait appel à la coopérative lilloise Grands Ensembles. Elle est chargée de réaliser une grande enquête qui commencera début avril. Elle rendra les conclusions de l’étude de faisabilité et de préfiguration en novembre prochain.


 


Quelle méthodologie, quels publics et quel calendrier pour ce sondage ? Ecoutez ci-dessous, l’interview de Thomas De Santis le Vice-Président en charge du développement numérique pour Cœur de l’Avesnois et de Benoît Lewyllie, Directeur de Grands Ensembles et de Smart.


 


Les besoins sont-ils différents en zone rurale et en zone urbaine ?


« La densité de la population conditionne l’équipement, l’animation, la structuration », explique Caroline Senez, consultante pour Grands Ensembles et Professeur en Sociologie. « Les besoins sont plus forts en ruralité mais la perception de ce type d’outils est différente, avec une image souvent de bobo », constate Alexandre Desrousseaux, technicien chargé de la Coordination du Numérique à la Région des Hauts-de-France. Le télétravail fait partie de la dynamique économique d’un territoire, « on relocalise une certaine partie de l’activité sur le territoire. On considère qu’une heure de télétravail, c’est 1/3 du temps en plus consacré à l’engagement local, 1/3 du temps en plus pour soi et 1/3 du temps en plus pour le travail », explique Alexandre Desrousseaux.


 


« Nous voulons aller vite »


Thomas De Santis le Vice-Président en charge du développement numérique pour Cœur de l’Avesnois le dit : « nous voulons aller vite ». Or réhabiliter l’Ancien Palais de Justice n’est pas une mince affaire, les travaux seront importants et coûteux. Solution intermédiaire : en attendant, il sera hébergé dans les anciens bureaux de la Chambre de Commerce et d’Industrie dont l’acquisition par la Communauté de Communes a été approuvée par les élus mardi soir à Solre-le-Château.  


Le projet de tiers-lieu numérique de Cœur de l’Avesnois est soutenu par la Région des Hauts-de-France qui cherche à implanter un tiers-lieu numérique par communauté de communes. C’est le cas à Calais, Dunkerque, Méteren, St Omer, Valenciennes, Fourmies ou encore à Le Quesnoy avec « La Verrière ».


 


Pourquoi un Tiers Lieu Numérique dans l’Ancien Tribunal de Grande Instance ?


 L’Ancien Palais de Justice est situé en hyper centre-ville, il est aussi proche de la gare, argumente Thomas De Santis. Le bâtiment est spacieux (1315 m2 sur 3 niveaux), il est inoccupé depuis 10 ans, depuis le transfert de l’activité judiciaire au Plateau Chémerault. L’Ancien Palais de Justice appartient au Département du Nord qui l’a confié à la 3CA en 2010, par bail emphytéotique, moyennant une redevance forfaitaire d’un euro. L’édifice est certes remarquable avec son parvis, ses colonnes élancées de pierres taillées, sa toiture et son péristyle protégés au titre des Monuments Historiques, il est aujourd’hui une friche tertiaire. Trouvera-t-elle une nouvelle vocation dans l’ère numérique ? Les porteurs du projet en sont convaincus. « L’Ancien Tribunal a tout pour devenir un bâtiment totem, visible et communicant », poursuit Alexandre Desrousseaux, « c’est un bâtiment froid dont le nom doit être chaleureux, convivial et identitaire ». Il cite celui du tiers-lieu numérique de Méteren en Flandres, baptisé « L’Estaminet du Numérique », un clin d’œil au patrimoine, marié à la modernité, clin d’œil aux traditions avec un regard tourné vers l’avenir. « De Lille, ici, c’est le maroilles ! » lance-t-il, de quoi nourrir la réflexion !


 


Thomas De Santis le Vice-Président en charge du développement numérique pour Cœur de l’Avesnois et de Benoît Lewyllie, Directeur de Grands Ensembles et de Smart. Ils sont Les invités de la Rédaction ce mercredi à 12h30 et 19h.