La Brasserie Duyck à Jenlain, 100 ans cette année, prévoit 10 millions d’euros d’investissement

28 mars 2022 à 16h50 par La rédaction

Si en 1890, le village de Jenlain au Pays de Mormal comptait 4 brasseries, il n’en reste qu’une aujourd’hui, la brasserie Duyck. Une longévité que l’on doit à Léon, Félix, Robert, Raymond et Mathieu Duyck, 5 générations de Brasseurs.





La brasserie Duyck, 49 Collaborateurs aujourd’hui, affiche son ancrage territorial depuis 1968 sur ses étiquettes : « Jenlain ». Une identité, un héritage, une signature. Aujourd’hui, l’entreprise brasse 85 000 hectolitres de bière à l’année, un volume qui progressera encore. Elle développe la qualité de ses produits par le circuit-court sur un rayon de 200 kilomètres autour de Jenlain.


« Jenlain » donne son nom et son eau à l’entreprise familiale qui compte 3 forages. L’eau, source de toutes les attentions : « Il y a 25 ans, il fallait 20 litres d’eau pour fabriquer un litre de bière. On est passé à 5 litres d’eau, le défi c’est de passer à 3 litres d’eau ! », explique Mathieu Duyck qui dirige la brasserie depuis 2018. La ressource en eau, « c’est une question de pérennisation de l’entreprise ».


 


Ecoutez en PodCast l’interview de Mathieu Duyck, PDG de la Brasserie Duyck à Jenlain


 




Du centenaire au bicentenaire


« Ma volonté, c’est de fêter le bicentenaire de la brasserie ! Je n’y serai pas mais c’est là où je veux mener la brasserie », explique Mathieu Duyck. Une volonté qui passe par des projets et des investissements : la création de 3 nouvelles bières en 2023, une extension qui pourrait être opérationnelle en 2024, avec un chiffre d’affaires qui passera de 16 à 25 millions d’euros en 2025.


Si l’entreprise familiale a investi 12 millions d’euros ces 6 dernières années, elle envisage d’engager 10 millions d’euros dans un projet d’extension et de modernisation.


La brasserie Duyck mène un projet d’extension sur une parcelle jouxtant le site. Il doit lui permettre d’agrandir son entrepôt ; de moderniser sa ligne de mise en bouteilles, plus que trentenaire ; de remplacer sa ligne de mise en fûts pour doubler sa production et d’ajouter une ligne de conditionnement en canettes en aluminium. Aujourd’hui, 35 000 hectolitres sont mis en canettes annuellement pour une vingtaine de bières françaises et belges, une prestation proposée, pour la première fois aux Brasseurs en 2008 par Raymond Duyck, le père de l’actuel PDG.


 




Aujourd’hui, les canettes métalliques sont conditionnées, enveloppées d’un film de suremballage plastique constitué pour moitié de matières recyclées ; « c’est une première étape », explique Mathieu Duyck qui souhaite remplacer le plastique par un conditionnement en carton, plus respectueux de l’environnement. Ce projet à 5 millions d’euros, a été retardé comme le projet de modernisation et d’extension, par la pandémie de la Covid-19 et le trouble économique que jette sur l’Europe et le monde, la guerre en Ukraine.


 


Hausse des matières premières, gel des prix en magasin ?


La conjoncture internationale fait mousser les prix : 25 % de hausse sur le verre en provenance d’Allemagne, gros consommateur de gaz russe, explique le Dirigeant. Augmentation aussi du prix des cartons d’emballage et de celui des muselets, cette armature en fil de fer qui enserre le bouchon de liège au goulot de la bouteille.


Ces hausses seront-elles répercutées sur le prix en magasin ? Les négociations entre la filière brassicole et la grande distribution ont été rouvertes à la demande du Gouvernement, « on n’a jamais vu ça », commente l’héritier de la Brasserie jenlinoise dont 74 % de la production sont distribués en grande et moyenne surface, 25 % en circuit Café-Hôtel-Restaurant et 1 % vendu à l’export.



 



Pour ses 100 ans : Musée et Festivités


 « Mon grand-père disait : on ne vend pas de la bière, on vend un moment ! », se souvient Mathieu Duyck. Et des moments simples et conviviaux, le petit-fils de Robert Duyck compte bien en partager. La brasserie Duyck organisera une série d’événements festifs et musicaux et ouvrira son musée au grand public, dans la cour carrée même de l’ancienne ferme-brasserie où Félix Duyck brassa sa première bière, 100 ans plus tôt.



Delphine Hernu