Pont-sur-Sambre : la création d’une frayère piscicole conforme à la réglementation selon la FDP Nord
13 septembre 2024 à 14h32 par Paul Schuler
La future frayère piscicole de Pont-sur-Sambre
Crédit : JM Baruzier
La Fédération Départementale de Pêche du Nord a tenu à répondre aux inquiétudes exprimées par les riverains de la future frayère de Pont-sur-Sambre ! Fin août, on vous avait indiqué que les voisins de ces 6 hectares de végétation dense et boisée en cours de destruction étaient « en colère » ! Ils dénonçaient un massacre d’espèces protégées et l’abatage de plusieurs peupliers (voir notre précédent article en cliquant ici)
Dans une lettre ouverte, la fédération des pécheurs tient à rappeler en quoi consiste ce projet. Ils affirment que lors des inventaires menés par le Parc Naturel Régional de l’Avesnois et le bureau d’études, « aucune espèce floristique patrimoniale ou menacée n’a été recensée ».
En ce qui concerne la faune rencontrée sur ce site, « des mesures ont été prises afin de limiter les incidences ». Ils rappellent par ailleurs que les arbres abattus sont des peupliers, plantés il y a une vingtaine d’années pour être exploités rapidement. Des plantations sont prévues en fin de travaux.
Voici le communiqué de la Fédération Départementale de Pêche du Nord
En quoi consiste ce projet ?
Ce projet consiste à recréer une zone humide favorable au développement de la faune et de la flore, particulièrement pour les poissons, les libellules, les batraciens, ou encore certains oiseaux. Pour cela, le site est déboisé, puis un terrassement et une ouverture directe à la Sambre sont prévus afin de créer une zone en eau avec des profondeurs variables. Les abords de cette zone humide seront végétalisés.
A quelles réglementations est soumis le projet ?
Les travaux ont été autorisés par la Préfecture du Nord en date du 26 février 2024. Ce projet a fait l’objet d’une étude préalable permettant de pouvoir définir les contours du projet et réaliser une évaluation environnementale sur les oiseaux, les insectes, les amphibiens, les mammifères ainsi que la flore présente sur le site. Le bilan a démontré que ce site présentait alors un faible intérêt écologique et que les travaux de restauration contribueraient à améliorer la biodiversité, notamment par le retour d’autres espèces.
Le projet entraîne-t-il la destruction d’espèces protégées ?
Lors des inventaires menés par le Parc Naturel Régional de l’Avesnois et le bureau d’études, aucune espèce floristique patrimoniale ou menacée n’a été recensée. La plupart des espèces présentes ne sont pas originaires de nos régions. Les seuls habitats intéressants, l’alignement de tilleuls et la saulaie, ont été conservés.
En ce qui concerne la faune rencontrée sur site, elle est considérée comme commune à assez commune. Toutefois, des mesures en phase chantier ont été prises afin de limiter les incidences. Par exemple, la mare qui abrite des crapauds communs a été évitée. En accompagnement des travaux, des zones de refuge ont été créées.
Pourquoi abattre les arbres ?
Les arbres abattus sont des peupliers, plantés il y a une vingtaine d’années afin de pouvoir être exploités rapidement. Il est important de noter que ce boisement ne présente pas de caractère naturel dans son évolution. De plus, les différentes études sur les peupleraies montrent que « la plantation de peupliers s’accompagne d’un assèchement et d’une homogénéisation du milieu qui entraînent un appauvrissement biologique tant faunistique que floristique ».
En plus de l’abattage, les saules présents au niveau de la Sambre ont également dû être coupés pour permettre la réalisation des terrassements de la future frayère. Des plantations sont prévues en fin de travaux, avec notamment 190 m de haies.
Le projet va-t-il augmenter le risque d’inondations ?
Indépendamment du changement climatique et de ses conséquences sur la fréquence et la hauteur des crues, le risque d’inondation n’augmentera pas. En effet, le projet s’implantera sur la partie proche de la Sambre, qui restera inondable. Pour ce qui est des altimétries de terrain côté habitation, elles ne seront pas modifiées, les aménagements n’auront donc pas d’effet sur les inondations locales.
Y a-t-il un risque de prolifération des moustiques ?
Un milieu naturel bien géré contribue, au contraire, au développement des prédateurs naturels des moustiques, tels que les brochets, grenouilles, libellules, chauves-souris, hirondelles, … La prolifération des moustiques peut toutefois être accentuée par la présence d’eau stagnante près des maisons (gouttières, arrosoirs, soucoupes, …).
Vous avez d’autres questions ? N’hésitez pas à contacter la Fédération Départementale de Pêche en cliquant ici