Santé - Manifestation de ce 15 octobre "pour non assistance à patients et soignants en danger"

14 octobre 2022 à 10h00 par La rédaction

CANAL FM

Une marche blanche santé pour la santé dans l'arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe demain matin à partir de 10h, depuis le site de l'ancien hopital de Maubeuge jusqu'au nouvel hopital, lancé il y a un an jour pour jour.

L'intersyndical CGT, CFDT, FO, UNSA s'est réuni en début de semaine au côté des élus du territoire pour expliquer l'intérêt d'une telle manifestation. Les demandes sont nombreuses : la suppression de la dette de l'hôpital de Maubeuge, la résolution des problèmes du quotidien et notamment de l'absence d'internat, l'arrêt des suppressions de postes et la création de places de parking supplémentaires : "Nous en sommes à une non-assistance aux patients et aux soignants" expliquent les élus.

Le dossier de l'hôpital de Maubeuge est suivi de près par la Fédération Hospitalière de la Région Hauts-de-France, avec comme président Rémi Pauvros : "Nous connaissons une crise au niveau national. À Maubeuge, ce sont des problèmes de ressources humaines, de rénumération et d'attractivité du territoire".

L'Union Locale CGT de Maubeuge prendra part également à la manifestation. 
Bruno Vasseur :

La CME et d'autres élus n'en prendront pas part

Une marche blanche pour la santé qui ne fait pas l’unanimité : la Commission Médicale de l’hôpital de Maubeuge ne prendra pas part à cette manifestation et n’appelle pas à manifester aux côtés des élus du territoire ou des syndicats. Cette communauté médicale partage l’idée que « l’Etat doit prendre ses responsabilités pour permettre au centre hospitalier de se développer », néanmoins, elle estime, je cite toujours « que certains messages véhiculés ne sont pas le reflet de la réalité, notamment ceux définissant le Centre Hospitalier comme « dysfonctionnant » alors même que tous les professionnels de santé sont engagés au quotidien pour garantir une qualité optimale d’une prise en charge des patients.

Des membre de l’intersyndicale à l’hôpital de Maubeuge s’étonnent de cette mobilisation soudaine des élus et tiennent à rappeler « que les problèmes de stationnement, de manque de personnel ou de suppression d’une trentaine de lits étaient connus et dénoncés par le personnel et l’ensemble des syndicats, dès 2014, c’est-à-dire plusieurs années avant la pose de la 1ère pierre », sans aucune réaction politique forte à cette époque… 

La lutte contre la désertification médicale et les problèmes d’accès aux soins, cela ne concerne pas que le val de Sambre, c’est toute la Sambre-Avesnois-Thiérache qui se retrouve aujourd’hui confronté à des départs en retraite de médecin, sans successeur ! Dans le Cœur de l’Avesnois, des médecins retraités ont accepté de reprendre du service une ou deux journées par semaine et ont ouvert un cabinet médical à l’hôpital d’Avesnes, qui est aujourd’hui cité en exemple au niveau national. Dans le sud-Avesnois aussi, cela fait plus de 10 ans que les élus et les professionnels de santé travaillent main dans la main, avec un seul et même objectif : « explorer toutes les pistes pour faire en sorte que plus un seul patient du sud-Avesnois ne se retrouve sans médecin ou dans l’impossibilité de se soigner ».

Pas question de participer à une marche blanche pour la santé synonyme de récupération politique « pathétique », c’est le message exprimé par le groupe d’opposition municipale « Réinventons Maubeuge », emmené par Jean-Pierre Rombeaut et Fabrice De Kepper. Dans un communiqué de presse, les deux élus maubeugeois  ne mâchent pas leurs mots. Après avoir rendu hommage aux soignants qui travaillent dans des conditions déplorables, soutenant, sans aucune réserve « leurs revendications pour retrouver un service de soin de qualité dans le val de Sambre », le groupe « Réinventons Maubeuge » ne marchera pas derrière un trio d’élus, je cite « d’autoproclamés non-responsables politiques, dénonçant leurs propres erreurs passées et leur inaction coupable ». Jean-Pierre Rombeaut ne veut donc pas cautionner « une manifestation instrumentalisée par des politiques locaux calculateurs (…) et tous co-responsables de ce fiasco » et de « cet hôpital à la dérive »…

TP et PS