Trélon : un projet d’hôtel art déco !

Publié : 17 avril 2025 à 17h28 par Paul Schuler

maison Ténart
Crédit : Paul Schuler - Canal FM

C’est acté : la maison « Ténart » va être vendue à un entrepreneur fourmisien pour être transformée en hôtel 3* ! Cette maison bourgeoise imposante, construite en 1936, par un industriel textile, Alphonse Falleur, avant d’être léguée à la municipalité en 1999.  Elle est considérée comme un chef-d’œuvre de l’Art déco. Sa façade et ses boiseries sont notamment inscrites aux titres des Monuments historiques. 

En 2018, François Louvegnies, le maire de Trélon, souhaitait transformer cette maison Ténart en un nouvel espace polyculturel, avec une médiathèque, une salle d’exposition, pourquoi pas une salle de cinéma art et essai et une résidence d’artistes. Le coût de cette opération avait été estimé à plus de 2 millions d’euros, mais les subventions n’étaient pas au rendez-vous.

Après l’abandon des projets de la transformer en un espace polyculturel, Thierry Reghem, l’actuel maire de Trélon, l’avait donc mis en vente pour 30 000 €, mais pas pour y faire n’importe quoi... 

Alors que la municipalité a rejeté en septembre 2023 une nouvelle proposition de Juan Carlos Valentini qui, en 2018, avait déjà émis une offre, c’est Kevin Lemaire à Fourmies qui a donc été choisi et qui prévoit de transformer la maison Ténart en un hôtel « art déco » de grand standing (10 chambres) ! 

>>> Les explications de Thierry Reghem, le maire de Trélon et vice-président du sud-Avesnois :

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Et après la maison Ténart, le maire de Trélon a également mis en vente le château des Carmes pour 600 000 € ! Plusieurs porteurs de projets, se seraient déjà manifestés pour racheter cet ancien couvent édifié au 18ème siècle et pour le transformer, cette fois-ci en une résidence de grand standing !

Cette belle bâtisse de 2000 m2 a été édifiée entre 1724 et 1729. Le principal bâtiment, les « Grands-Carmes », a d’abord abrité des moines, alors que les frères convers étaient hébergés au château des « Petits Carmes ». Juste après la révolution française, la chapelle extérieure, le château des « Petits Carmes » et une partie du cloître ont été détruits. Entre 1801 et 1863, les bâtiments restants seront loués au département du Nord pour abriter la gendarmerie et une prison. En lieu et place des « Petits Carmes », c’est une maison de maitre qui a été construite en 1826, pour un verrier de la commune, avant d’abriter l’actuelle gendarmerie, depuis 1968.

Le château des Carmes sera réaménagé dès 1863 en demeure de plaisance pour la famille Moreau de la Tour-Godard-Desmaret, avant d’être transformé en un hospice de vieillards et d'infirmes à partir de 1927 (inauguration officielle en 1933). Cet hospice sera ensuite modernisé dès 1979 et deviendra une maison de retraite en 1983, avant d’être mise en vente il y a 10 ans.

Ce château est racheté par la ville de Trélon, pour finaliser le projet de construction du nouvel EHPAD, qui est sorti de terre à proximité du château. Il manquait à ce moment-là 1 million d’euros pour boucler le budget de construction. La ville avait alors proposé d'acquérir l'ancien EHPAD, via l’EPF (l’établissement public foncier), pour 600 000 €, selon l'estimation des domaines.

Le maire de Trélon, François Louvegnies, voulait le transformer en un centre médico-social précoce, rattaché à l’hôpital de Maubeuge et spécialisé dans la rééducation des enfants précoces et des adolescents (jusqu’ à 15 ans), présentant des déficits sensoriels, moteurs ou mentaux. Les travaux de réhabilitation et de transformation en un IMS avaient été estimés en 2020 à plus de 550 000 €, mais avec l’inflation, le coût total pourrait être bien plus élevé aujourd’hui...

Or, ce projet ne semble plus être une priorité pour l'hôpital de Maubeuge, alors que la mairie a commencé à rembourser près de 100 000 € chaque année à l'EPF. N’ayant pas d’autres projets, ni les moyens pour réhabiliter et entretenir cette demeure (qui se trouve être encore en bon état aujourd’hui), le maire de Trélon préfère donc se séparer de ce bien, qui a été estéémé par les domaines à 600 000 €.